Lorsque l’on pense à la nature, on pense à ces magnifiques paysages que l’on prend plus souvent le temps d’observer lorsque l’on est en vacances qu’au travail. Et si le bénéfice que nous tirons de nos vacances ne venait pas de l’inaction mais de notre reconnexion à la nature, de notre capacité à ralentir, à observer, à écouter ce qui n’est pas créé par l’homme, ce qui ressemble à du hasard ?

Et si on réalisait que ce hasard de la nature est partout, tout le temps, en se penchant sur une petite feuille banale, de celle que l’on foule en ville sans même la remarquer. De s’émerveiller devant un insecte, un morceau de bois, une pierre, un rien. Car oui, notre culture depuis l’antiquité nous a transmis l’idée qu’il y avait d’un côté l’homme et de l’autre la nature. Que nous nous devions de prendre de la hauteur pour comprendre et exploiter cette chose donnée, inférieure, malléable, en érigeant des systèmes de pensée pour mieux maitriser ce hasard.

Car même en comprenant avec Darwin que notre humanité n’est qu’une évolution de toutes les formes de vies, nous avons persisté à penser que nous étions différents, au dessus par notre conscience de nous-mêmes, intelligents par nos découvertes scientifiques et donc en droit d’asservir ce qui nous entourait. Et là réside notre mal-être actuel.

Comment protéger une nature dont on puise notre confort, notre énergie. Comment réinscrire l’homme et son milieu pour reconstruire une histoire commune, en symbiose. Prenons le temps de nous extraire de nos écrans, de sortir de nos maisons, de nos appartements, prenons le temps de respirer l’air, de lever les yeux vers les nuages, de nous taire et d’écouter. Essayons l’ennui comme nous y invite Gaël Faye sur Brut, dont je joins ici  le lien.

Car, in fine, la nature survivra, elle a en son sein la capacité à se régénérer, elle a le temps et la patience pour s’adapter à ce nouvel environnement que nous lui imposons. Mais pas les hommes. En voulant protéger la nature, ce n’est pas la nature que l’on tente de sauver, c’est notre environnement & notre humanité.

Élodie